jeudi 28 octobre 2010

In Memoriam... de Saint-Mars à Dupont !


 A Monsieur SAINT-MARS, de Pouligny.

Descendant d'une longue lignée de Jouyssiens qui compta tout autant un procureur fiscal des Abbesses de Notre-Dame et Saint-Pierre de Faremoutiers qu'un bon berger de Brie, sa silhouette familière parcourait les chemins et les routes, assise à l'arrière du banc de scie tiré par l'Ane.
Et de hameau en quartier, de quartier en maison, le disque d'acier tranchait.
Patiemment, sûrement, l'homme saisissait les billes de bois, les plaçaient une à une devant le disque métallique, appuyait doucement et guidait enfin les bûches qui tombaient au sol de part et d'autre de la machine.
Allant crescendo, le son strident de la scie résonnait de rue en rue, de cour en cour. Les enfants accouraient, l'Ane était là !


Pouligny, route N34 : l'attelage Saint-Mars - Collection S. DEVILLERS

    
A Monsieur ANDRE DUPONT, Rue Saint-Pierre à Jouy-sur-Morin.

Son père Gaston, sellier bourrelier de 1917 à 1947, lui laissa la boutique implantée au 24, rue Saint-Pierre (actuel cabinet d'assurance de M Gilles Bertrand). Cette boutique avait été précédemment occupée de 1906 à 1917 par le chaudronnier M A. Olivier et, plus anciennement encore, par le salon de coiffure Bony dont la devanture est visible sur une carte postale ancienne des éditions Collection R.F., n° 4522.


Jouy-sur-Morin, 24 rue Saint-Pierre : chaudronnerie A. Olivier - Collection S. DEVILLERS
  
 
Jouy-sur-Morin - Rue Saint-Pierre : à droite de l'attelage, le salon de coiffure Bony - Collection S. DEVILLERS


 C'est dans cet atelier paternel qu'André Dupont - cordonnier, répara avec soin un bon demi siècle de godillots. Mais également - et les vieux écoliers s'en souviennent peut-être encore, des générations de cartables et de trousses d'école.



Jouy-sur-Morin - L'atelier d'André Dupont en 1978 - Photographie M. DEVILLERS

 

Dans les années 1970, le sol de l'atelier disparaissait sous une couche de chutes de cuir qui avoisinait les 20 cm. De la cuisine située en arrière boutique, une allée sinuait entre les piles de chaussures pour conduire devant LA machine à coudre. Une autre machine, dont le ronflement résonnait gravement, servait à poncer les cuirs...

Face au siège de l'artisan se trouvait une chaise prévue pour les visiteurs. Il faisait bon s'y reposer. Et écouter. André commentait l'actualité et, à tout propos, revenait à la politique. On achetait ici l'Humanité, qu'il voulait et défendait comme un écho, une réponse à l'autre humanité : celle des faiblesses, des partis, de l'argent, du pouvoir... Ici, assis à disserter, tout était bon à dire, à entendre, en regardant  au travers des vitres couvertes de toiles d'arignées les vieux et moins vieux passer dans la rue et vaquer à leurs occupations.
  

Jouy-sur-Morin - Atelier de cordonnerie d'André Dupont.
Un visiteur et ami : Henri Berton - Photographie S. Devillers

Avec les amis, les camarades, André se rendait chaque jour à la messe. Entendez qu'il sortait, tirait la porte de l'atelier derrière lui et conduisait son visiteur à la chapelle : le Balto, bar de Mme Daumas situé un peu plus haut que le Bazar, sur le trottoir d'en face.
Il y retrouvait ses amis et ses détracteurs, ses camarades et ses opposants.
Homme politique ? Il le fut : communiste jusqu'au bout des ongles, jusque dans les campagnes électorales.




Jouy-sur-Morin - Années 1970 : André Dupont dans son atelier - Photographie S. Devillers


Jouy-sur-Morin - Années 1970 : André Dupont dans son atelier - Photographie S. Devillers
           
Jouy-sur-Morin - Années 1970 : André Dupont dans son atelier - Photographie S. Devillers

 

Jouy-sur-Morin - Années 1970 : André Dupont dans son atelier - Photographie S. Devillers
 


 
In Mémoriam...

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REPRODUCTION INTERDITE SANS LE CONSENTEMENT DE L'AUTEUR  -  MERCI !

Crédits photographiques et illustration : Collections H. Berton et S. Devillers
Remerciements :
Association Entre-Guillemets, Section Patrimoine / G. Moutarde / M. Devillers

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